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 political animal (lloyd)

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Lloyd Sterling

Lloyd Sterling


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MessageSujet: political animal (lloyd)   political animal (lloyd) EmptySam 29 Avr - 9:29

Lloyd Sterling
a man who wills commands something within himself that renders obedience, or that he believes renders obedience.
nom/prénom ▪️ lloyd sterling, comme ces sterling, tout à fait. âge/date de naissance ▪️ 28 ans, né le 12 décembre 1988. lieu d'origine/nationalité ▪️ washington state of mind, yankee de longue date, colon en réalité. origines divers ▪️ irlandaises, mais c'est d'un grossier. langues parlés ▪️ anglais, français, espagnol depuis l'enfance. russe pour ses études. lloyd s'est récemment mis au perse par goût de l'apprentissage. études/métier ▪️ les sterling sont outrageusement riches et lloyd ne fait pas exception à la règle. héritier de l'une des dynasties les plus prospères des Etats-Unis, lloyd n'a nullement besoin de travailler pour voir de l'argent sonnant et trébuchant venir se réfugier sur son compte en banque : c'est la magie du capitalisme, qui permet aux riches de l'être encore plus, sans effort. mais un sterling ne serait pas un sterling sans l'ambition corrosive qui l'accompagne et jamais ô grand jamais lloyd ne songea à ne rien faire d'autre de son existence que vivre sur ses rentes ou ses actions (aussi florissantes soient-elles). autodidacte, c'est son appétence pour la compétition qui le guida très tôt dans ses études : aussi loin qu'il s'en souvienne, il n'a jamais rien souhaité d'autre que suivre les traces de son paternel... pour mieux les dépasser. ainsi, il s'est lancé dans un double cursus de finances et de science politique, avec les honneurs. c'est d'ailleurs de sa situation de gestionnaire de porte-feuilles pour les actions  familiales qu'il tire ses plus hauts revenus. doué avec les chiffres et non dénué d'audace et d'un instinct de chasseur, il sait flairer les bons coups et se délester de ce qui ne rapporte pas assez, sans se soucier des goûts personnels les uns et des autres (n'en déplaise à sa cousine charlotte et ses actions disney débilitantes). le reste de sa fortune ? c'est à la science politique qu'il la doit. excellent orateur, persuasif, mondain et disponible, lloyd a doucement dévié de conseiller spécial de son oncle, garant des démocrates au congrès, à la communication politique, un domaine retors et sournois où il ne compte pas ses heures. malgré son jeune âge et grâce aux connexions de son illustre famille, il a été chargée par hillary clinton elle-même de rajeunir sa communication... avec le résultat décevant que l'on connaît. enfin, sa thèse brillante sur l'opposition entre le smart power américain et le hard power russe lui a ouvert les portes du monde de la recherche et lloyd, docteur, est membre d'un éminent think tank de défense américain.. revenus financier ▪️ réponse ici. lieu de résidence ▪️ shinnecock hills pour l'imposante demeure familiale, amagansett pour le manoir loué (une fortune) par lloyd. orientation sexuelle ▪️ purement hétérosexuel, le contraire lui semble une totale aberration. statut civil officiel ▪️ fiancé à sa charmante (sic) épouse, bethany, très peu pressé d'être conduit jusqu'à l'autel pour sceller son destin à cette névrosée détruite par sa négligence. en revanche, il se considère célibataire à l'étranger et très disponible en-dehors de ses cercles élitistes, tant qu'on lui garantit une discrétion absolue. statut familiale ▪️ les sterling ne sont pas une famille : ils ont l'indécente arrogance de se considérer comme une dynastie, depuis des décennies. dans l'imposant manoir de washington du patriarche est d'ailleurs mis en lumière l'acte d'immigration de john sterling, écossais de son état, premier de sa famille à poser un pied en amérique pour s'installer à boston, en 1620. c'est aux balbutiements de l'automobile et à la clairvoyance d'un illustre ancêtre que les sterling, dont plusieurs membres sont honorés chaque année par le magasine forbes, doivent les prémices de leur fortune. aujourd'hui à la tête d'un empire automobile géré d'une main de maître, d'un patrimoine immobilier conséquent et d'actions dans nombre de milieux, assez pour s'offrir des places de choix dans les conseils d'administration visés (finances, médias), les sterling sont au sommet de la chaîne alimentaire, installés à washington depuis des générations d'où ils surveillent étroitement leur objectif suprême : la maison blanche pour l'un des leurs. car au sein de cet illustre clan, il est important de réaliser l'importance du sang : les liens y sont plus solides qu'au sein d'une mafia italienne et chaque membre de la famille se doit de travailler aux intérêts de toute la famille, au risque de payer au centuple le moindre manquement. aussi, à chaque génération les sterling se répandent dans les arcanes du pouvoir, de la finance, du droit et de la politique pour influencer, s'enrichir, se préserver. néanmoins, malgré l'autorité naturelle qui émane des hommes de la famille, les dernières générations se révèlent friables au point de mettre en péril l'empire tout entier, corrodé par les secrets...   en dépit des rivalités fratricides et des zones d'ombres qui obscurcissent nombre de relations, les sterling sont unis dans les épreuves, par instinct de survie davantage que par empathie. c'est la raison de leur convergence dans les hamptons : la sortie de prison de leonard, hébergé chez son frère lloyd. officiellement pour se refaire une santé, officieusement pour l'éloigner de la capitale et des problèmes qu'il pourrait y créer. nb d'enfants ▪️ aucun pour l'instant, dieu soit loué. traits de caractère ▪️ orgueilleux, cultivé, érudit, snob, solitaire, indépendant, intransigeant, arrogant, prétentieux, présomptueux, sûr de lui, fier, dominant, charismatique, séduisant, élégant, désabusé, détaché, calme, pourvu d'un grand sang froid, égoïste, raffiné, toujours en contrôle, réfléchi, redoutable, calculateur, éloquent, perspicace, téméraire, cynique, matérialiste, obstiné, têtu, policé, blessant, intimidant, égocentrique, possessif, rancunier, tenace, parfois protecteur, torturé, taciturne, agaçant, supérieur, aventureux, surprenant, attentionné avec ceux qui le méritent, corrosif, auto-destructeur, méfiant, mordant, aisément lassé, débauché, torride, mondain, compétiteur, parfait (où comment résumer en un mot).

money or champagne
01. Lloyd possède un rapport très conflictuel avec sa famille, particulièrement son père. Il déteste viscéralement cet homme aussi intransigeant que castrateur, persuadé que son fils n'égalera jamais son parcours et pourtant, paradoxalement, tous ses actes lui sont décernés, chacune de ses victoires est aussi la sienne. Aussi triste soit ce constat, Lloyd ne vit que pour atteindre enfin les exigences sans cesse plus démesurées d'un William Sterling toujours de marbre. Il est brillant, mais ce n'est pas assez : de nos jours, tout le monde peut réussir ses études alors qu'il y a trente ans, cela prouvait la valeur de quelqu'un. Il est un excellent tennisman ? Et alors, depuis quand taper dans une balle demande-t-il un effort surhumain ? Son père le méprise cordialement sans qu'il ne comprenne pourquoi et le caractère sombre et parfois déroutant de Lloyd découle de cet éternel dilemme : ce besoin viscéral de marcher dans les traces de son paternel pour mieux le dépasser et l'envie de s'en détacher brutalement. Pour l'instant, il n'a pas rassemblé le courage nécessaire pour régler un complexe dont il a une conscience accrue et vivre l'existence qui l'entend (et qui, elle, lui échappe). Il a suivi les études que son père désirait pour lui dans l'espoir de le rendre fier et s'est engagé en politique dans l'unique but de prouver sa valeur... et de lui nuire, toutes proportions gardées bien sûr. Si William est une écorchure au palais, sa mère est une plaie qui le mortifie : il la méprise cordialement. A ses yeux perçants, aussi exigeants que ceux du père, Eleanor n'est qu'une petite dinde de bonne famille, tout juste bonne à servir de faire-valoir à son mari avec ses jambes interminables, inversement proportionnelles à son quotient intellectuel limité. Le plus triste ? Cette femme le considère comme la huitième merveille du monde et lui n'éprouve qu'un embarras cuisant à son contact, aucun affect. Derrière des apparences idéales, les liens de la famille sont loin d'être idylliques et Lloyd regrette parfois l'insouciance avec laquelle il traite les siens, notamment Leonard. Trop différents pour nouer une sincère complicité, leur relation a longtemps été sincère, mais implicite. Un amour fraternel érodé par leurs différences, une complicité timide toujours à deux doigts de rompre, une admiration silencieuse estompée par des relations que tout oppose. En grandissant, Lloyd singe les jugements de son père et accuse Leo de mettre en péril la dynastie en refusant de capituler, de se fondre dans un moule pourtant confortable. Cependant ce besoin de rébellion, il l'a souvent ressenti lui aussi. Mais contrairement à son aîné, Lloyd a la présence d'esprit de le refréner. Depuis ce qu'il nomme intérieurement l'accident, les liens entre Leonard et lui sont plus tenus que jamais, pour ne pas dire inexistants. La manipulation de son père et sa propre lâcheté ont causé à son frère un enfermement durant neuf longues années et avec le temps, la culpabilité de Lloyd s'est muée en froide indifférence, allant parfois jusqu'à considérer Leonard comme l'un de ces jumeaux que l'on enfante seulement pour servir de banque d'organes. Après tout, c'est mieux ainsi. Il a sa carrière et son frère a tout le temps du monde pour puiser dans son spleen l'inspiration poétique qu'il adore tant. Seule sa petite soeur, Wilhemina, a une réelle valeur à ses yeux. Il l'aime d'un amour démesuré et serait prêt à tout pour elle. Lié à elle de façon fusionnelle, il revêt à ses côtés un caractère plus tendre et malléable, protecteur et (presque) désintéressé. Il sait qu'à l'instar de Leonard avec lui lors de ce fameux soir où tout a basculé, il serait prêt pour elle à tous les sacrifices, qu'importe les conséquences.

02. Peu s'en souviennent car sa légende personnelle ne conte jamais cet épisode de faiblesse, mais Lloyd Sterling est un survivant. Sa bataille personnelle ? Le cancer, une leucémie foudroyante, qui l'a privé de deux ans de sa vie, alité dans une chambre du triplex familial remaniée en clinique privée. La leucémie, c'est une foutue connerie, une putain de guerre civile où ses propres cellules, aveugles, s'assassinent entre elles dans une destruction mutuelle assurée. Lloyd a huit ans et il s'éteint en silence, dans l'inquiétude croissante du personnel qui préfère composer avec ses crises monstrueuses que ce calme qui appelle forcément la tempête. Ce sont eux, qui alertent des parents aveugles et sourds, ravis que leur petit trésor s'assagisse enfin. Mais il ne devient pas soudainement gentil et obéissant, il crève, il souffre et sa fierté immense lui cloue déjà le bec. Deux ans. Deux années de chimiothérapies invasives qui, pour réparer, bousillent tout ce qu'il y a autour, deux ans de douleur qui l'a rendu féroce, de visage émacié, de crâne nu et d'os qui menacent de percer la peau. Deux ans à supporter le traitement lourd, la compassion dégoulinante, les mots doux emplis d'un espoir à gerber auquel il ne croyait déjà plus et cette pitié piquante qu'il haïssait percevoir dans les regards mouillés pour ce pauvre môme mourant. Et même si l'idée de sa propre perte ne l'affectait pas, Lloyd a vaincu. Il a tordu le cou au cancer comme à n'importe quel obstacle qui se dresserait désormais devant lui, il l'a juré. Il a mis un profit son temps pour s'instruire toujours plus, pour lire, pour dépasser tous ces crétins sur les bancs de l'école privée. Et il a réussi, Lloyd. A être meilleur qu'eux, lui le malade loin d'être imaginaire. Et même si la leucémie n'est aujourd'hui qu'un ancien souvenir, presque aussi anodin qu'un rêve éveillé, fugace et éphémère, il conserve en lui, sur lui, les traces de son combat. Une assurance indolente, convaincue de sa toute-puissance, celle qui revient des abysses, une haine viscérale des hôpitaux et des médecins (il ne se soigne pas, jamais) et cette volonté de s'exploser le coeur, de vivre comme s'il pouvait crever demain, d'abuser de la clope, de l'alcool, du cul débridé. Et enfin, la leucémie a perdu, oui, mais elle a laissé derrière elle un champ de ruines, une stérilité mal assumée et gardée jalousement secrète, cadeau d'adieu des traitements expérimentaux qui détruisent pour mieux soigner. Lloyd prétend s'en foutre, il ne veut pas de moutard. Mais il prétend seulement et dans un milieu aussi élitiste que le sien, un tel secret ne saurait que le desservir. Hormis cela, rien ne l'atteint, rien ne l'affecte, rien n'est en mesure de mettre à mal sa décontraction à toute épreuve. Parce qu'il ne feint pas ses airs goguenards et son irrévérence, son insolence et ses manières de petit roi. Il est ainsi, il porte sur lui la marque de ceux qui ont vu la mort en face, qui lui ont souri et qui l'ont vaincue et ça lui confère un sentiment d'invincibilité. De toute puissance, même, aussi séduisant qu'il peut irriter. Lloyd est de ces enfants du crépuscule, ceux qui ont connu l'adrénaline originelle, la mort au bout des phalanges et le retour de la vie, brûlante, vibrante, dans les veines. Et pour ceux-là, ceux qui sont montés si haut, la vie quotidienne, routinière, est dénuée de la moindre saveur. Il leur faut plonger plus loin, plus souvent, s'enivrer de vitesse et de vertiges, se jouer du danger et recommencer. C'est à cause de ce comportement là, que Lloyd a à nouveau croisé et déjoué la mort, causant un trépas, oui, mais pas le sien.

03. Lloyd a suivi une thérapie pour addiction au sexe à sa majorité, sur ordre de son paternel, lassé de son comportement frivole et irresponsable. S'il en éprouvait le besoin ? Nullement et il a toujours considéré cette bassesse comme une tentative d'humiliation de la père de William. Tentative avortée, évidemment, Lloyd ayant rapidement trouvé une parade à cet épisode, à grand renfort d'éléments de langage. Le sexe n'a jamais été une addiction puisqu'il n'en possède pas le goût enivrant du danger. Simplement une distraction comme une autre, visant à combler l'ennui, la fadeur que l'on discerne parfois dans une existence trop aisée. Bien sûr, il aime les femmes et elles le lui rendent bien. S'il a longtemps agi avec une irrévérence grivoise et une immaturité certaine, entre carnets de conquêtes et paris machistes entre amis, Lloyd a depuis quelques années choisi la carte de l'honnêteté la plus totale dans ce domaine. S'il continue à jouir d'une vie sentimentale épanouissante malgré un couple de façade avec une ingénue qui le laisse de marbre, il a modifié sa stratégie. Il ne promet rien, jamais, et annonce d'emblée ce qu'il recherche, c'est à dire rarement grand chose. Il s'exprime, pose des mots très clairs ou subtils selon son interlocutrice sur ses envies, ses désirs, et cueille sans mal des femmes séduites. Par sa franchise, pour celles fatiguées, désabusées d'une Cour qui n'en finit pas pour un résultat toujours identique : une heure, une nuit, et rien de plus. Par son audace, pour les autres. Étrangement, les femmes fondent devant cette sincérité désarmante et espèrent secrètement être celle qui fera la différence, comme dans les films. Malheureusement, elles oublient que les comédies sentimentales ne durent qu'une heure trente. Et que lui, n'a pas de place pour l'amour dans une existence millimétrée. Il y a goûté une fois, une seule et n'a pas hésité à le sacrifier sans ciller, sans regrets. Il y a les hommes faits pour être heureux et d'autres pour réussir et Lloyd, lui, a choisi sa catégorie : c'est à travers sa carrière qu'il s'épanouira, laissant aux femmes le soin de l'enivrer de leurs courbes, pas de leurs coeurs. Bien entendu, il n'est pas incapable de sentiments mais s'en préserve simplement parce qu'il refuse la dépendance que cela induit et la perte de contrôle qui l'accompagne. Sa plus grande force est sa parfaite maîtrise de lui-même et Lloyd refuse de la perdre au profit d'une amourette grotesque qui ne durera pas. Le monde entier (ces imbéciles) considère que c'est par lâcheté, lui au contraire pense que ce n'est là qu'une question de discernement : il est au-dessus de ces passions vaines et fébriles.

04. Lloyd n'est pas un politicien pour rien. Parfaitement lisse en apparence, il a tout du golden boy, du gendre idéal et se sert de cette facilité à nouer des contacts pour s'illustrer dans les événements mondains comme un véritable animal politique : cultivé, poli, affable, charmant et charmeur. En réalité, il ne pourrait pas plus se moquer de ses interlocuteurs, à moins qu'elle ne soit une jolie jeune femme inconnue à laquelle goûter. Solitaire, Lloyd n'estime pas nécessairement les autres, même ceux qui atteignent avec difficulté son standing et ses exigences titanesques. Il feint simplement le contraire pour servir au mieux ses intérêts, ceux de sa famille et atteindre le but qu'il s'est fixé en entamant la conversation. Oui, il a toujours une idée derrière la tête et converse rarement pour le plaisir de votre compagnie. Et n'essayez même pas de savoir ce qu'il recherche, il ne vous offrira jamais ce plaisir sur un plateau et possède naturellement quelques coups d'avance. Derrière une hypocrisie latente, propre à son milieu, Lloyd est conscient de l'utilité des mondanités malgré leur paradoxal et criant manque d'intérêt : cet exercice périlleux consiste à séduire des hommes qui vous sont acquis (mais alors, quel intérêt ?) ou bien ceux qui vous envient, et par-là même vous détestent ou feignent vous mépriser. Pourtant, la haute société américaine est liée, imbriquée au plus haut point, qu'elle le veuille ou non et doit la survie d'un système profondément clivant et élitiste à une entraide implicite, du bout des lèvres entre ceux qui se ressemblent. Ils possèdent les mêmes actions, les mêmes hobbys, soutiennent les mêmes hommes politiques et autres lobbys et aucune rivalité intestine, même la plus féroce, ne saurait défaire le contrat tacite liant les riches et les puissants, les séparant ainsi du reste du monde. Et cela, Lloyd l'a très vite compris, en dépit du mépris qu'il accorde généralement à ses semblables. C'est cette grande lucidité qui lui permet d'être un interlocuteur de haut vol, rompu aux langues de bois et aux bons mots.

05. En réalité, Lloyd, c'est un caméléon et ça ne le rend que plus difficile à cerner. En société, en bonne compagnie, il se montre affable, charmeur et charmant, distribuant bons mots, sourires policés et compliments bien sentis. Rompu à l'hypocrisie latente de son milieu élitiste, il apprécie plus que de raison travestir ses traits pour revêtir le masque que l'on attend de lui, badiner avec ses pairs en étalant une culture classique et séduire les jeunes femmes par son physique.. ainsi que les patriarches grâce à ses manières. Car Lloyd possède en apparence tout d'un golden boy, du gendre idéal qui demandera la main de ta fille avant de la sauter et saura l'aimer ou du moins, la mettre à l'abri. Bien entendu, cette image est un mirage. Mais elle n'est ni plus vraie, ni plus fausse que le Lloyd imbuvable, condescendant et irrévérencieux qui traite le monde avec mépris et raille tous ces gueux qui lui font horreur. Ce comportement là aussi est un écran, un masque et même le plus pratique, le plus facile, car c'est celui qu'il a vissé sur ses traits depuis toujours. Derrière la valse des apparences, Lloyd est plus complexe qu'il n'y paraît, plus sombre aussi sans doute, plus lucide surtout. Et c'est la raison pour laquelle il tient à ne dévoiler que des éclats parcellaires de lui-même, convaincu que le rapport de force qu'il impose à ses relations ne peut lui rester favorable que derrière l'épaisse fumée du mystère qu'il se plaît à entretenir.

06. Si Lloyd possède l'intelligence classique et formée que l'on réserve à l'élite de ce monde, il en a également l'érudition et la culture, qu'il aime à perfectionner au quotidien. Il apprécie tout particulièrement la musique classique, la philosophie et le cinéma. Un brin snob, il méprisera royalement quelqu'un n'ayant pas lu Tchekhov ou ne connaissant rien aux impressionnistes et ne se gênera jamais pour appuyer l'inculture de ses pairs et prendre ainsi l'ascendant d'une joute verbale. Mondain, Lloyd sait qu'il se doit d'être incollable sur la plupart des sujets de société et prend plaisir à le démontrer : conscient de son éloquence et de son aisance, les débats sont définitivement l'exercice qu'il préfère, puisque la compétition coule dans ses veines depuis sa plus tendre enfance, alimentée par un père froid et indifférent. A ce titre, Lloyd  est un redoutable joueur d'échecs, le sixième meilleur des Etats-Unis. Son souci majeur ? Trouver un adversaire à sa taille, sans quoi le jeu n'a aucune saveur et combattre une intelligence artificielle comme un joueur médiocre n'a qu'un maigre intérêt à ses yeux. Téméraire et en perpétuelle recherche d'adrénaline, il s'est récemment mis au poker dans un complexe discret qui n'ébruite nullement les tendances flambeuses de ses clients, dont la plupart misent des fortunes. Lloyd, d'ailleurs, suit scrupuleusement cette règle et apprécie plus que de raison la sensation de vertige délicieuse qui accompagne la perte de ce qui représenterait une fortune pour le commun des mortels. Calculateur et tactique, il commandite parfois ses propres défaites dans le seul but de déstabiliser son adversaire et de remporter un avantage conséquent à la partie suivante... mais ressent étrangement une certaine forme de satisfaction à se délester de dizaines de milliers de dollars.  

07. A Washington comme à Saint Barth, de son campus à New Haven jusqu'à Miami, Lloyd est connu pour sa faculté à organiser des fêtes monstrueusement débridées, assez orgiaques pour être qualifiées de bacchanales. Parfaitement imbuvable alors adolescent, il s'amusait toujours à trier ses invités sur le volet en s'octroyant les services d'une agence de sécurité privée afin de s'assurer qu'aucun indésirable ne pénètre dans un monde qui lui était interdit. Alcools à flots, drogues à foison, jolies filles peu farouches et djs reconnus, Lloyd n'a jamais fait les choses à moitié et possède sans nul doute le record du nombre de plaintes recensées pour tapage nocturne... ce dont il n'avait cure puisqu'il lui suffisait de verser de généreux pot-de-vin à la police locale afin qu'elle cesse de l'importuner. Insouciant et sans limite, il a toujours noyé la vacuité et l'ennui de son existence de petit fils de riche à qui tout sourit dans les fêtes sans cesse plus débridées, poussant le vice toujours plus loin : plus de drogues, plus de filles, plus d'inaccessible. La rumeur veut même qu'aux Hamptons, l'adolescent ingénieux ait fait installer des caméras de vidéo-surveillance au sein de l'imposant manoir. Par ennui, par perversion, par vice, allez savoir. Cette légende urbaine est bien réelle, et Lloyd a conservé des heures de d'enregistrement, d'enivrement, de rires, de pleurs, de scandales, d'orgasmes et de tromperies. Bien qu'il ait souvent songé à les utiliser dans une forme de chantage psychologique élaboré, Lloyd ne l'a jamais fait, conscient de l'illégalité de ses méthodes et des dangers pour son avenir. En revanche, les vidéos ont beaucoup tourné dans le microcosme élitiste de Washington, très amusé à l'idée d'observer à leurs dépends la plèbe (invitée pour l'occasion) se divertir et de la railler à loisir. Malgré le poids du temps et des années passées, sa soif de frivolités ne s'est jamais tarie et si ses petites sauteries ont conservé leur fréquence, elles ont surtout gagné en maturité, en élégance. Derrière les portes closes de son imposante demeure, l'élite financière et politique de la ville se pressent en toute intimité, en tout anonymat, pour des soirées hors du temps, délestées de toute morale, de toute pudeur, de toute décence ... et de toute trace de Bethany Hamilton. Doté d'un certain talent créatif et d'un esprit suffisamment retors, admirer son petit monde tourner au creux de sa paume est ce qui manque le plus à Lloyd, depuis qu'il est devenu un personnage public de premier plan, un jeune loup aux canines acérées dont on scrute les faits et gestes.

08. Lloyd souffre depuis toujours d'un réel mal : l'ennui. La lassitude de ceux qui ont tout, tout le temps, depuis toujours et n'ont ni rêve à atteindre, ni aspiration à découvrir. Tout ce à quoi il songe est réalisable dans la demi-seconde et les portes comme les cuisses s'ouvrent telles la mer rouge devant Moïse face à son nom, sa fortune visible et son physique de jeune premier. Si la facilité a un goût de paradis, elle devient rapidement assommante. Alors, Lloyd joue avec les autres comme il s'amuserait avec des figurines ou des sims et a toujours été incroyablement surpris par la faculté de ses prétendus amis à entrer dans ses danses pour conserver le privilège de graviter dans son cercle. La fierté, la dignité ? Ils ne connaissent pas et il les achète sans vergogne. Son jeu préféré, dans sa jeunesse ? Lancer des paris à des sommes indécentes. Le plus souvent immatures, malsains et inconscients, Lloyd créait des triangles puis des carrés amoureux, misait sur la virginité de l'une et la dépression de l'autre, montait deux amis l'un contre l'autre jusqu'à les faire se battre pour ouvrir les paris sur le gagnant... Doté d'une créativité débridée utilisée à mauvais escient, il a toujours manipulé son monde, se faisait pardonner en alignant les billets ou en promettant une vengeance et persistait à croire qu'il pourrait poursuivre éternellement sans que le piège ne se referme sur lui. Il n'est pas foncièrement mauvais, Lloyd, mais il a l'ennui acide, qui brûle et démange et le pousse dans ses plus sombres recoins. Et lorsque tout ceci le taraude, il se mue en metteur en scène d'une scène de théâtre qui est toute son existence, toi inclus. Il tire habilement les ficelles et se sert de l'argent à foison comme d'un moteur. Son jeu favori, à l'âge adulte ? Le pouvoir de la dette. Rendre des services, tel un Vito Corleone affable, faussement inoffensif et savourer le goût de la détresse sur sa langue, en réalisant jusqu'où un homme est capable d'aller, de se nier, pour du fric. Des chiffres abstraits auxquels il n'a jamais accordé la moindre importance, tant que la source n'était pas tarie. Alors il a des hommes de main, des yeux et des oreilles partout, chez les opposants, ou les médias. Lloyd, il a juste besoin d'une flamme en lui, celle de la passion, de l'ambition, d'une direction à prendre dans une existence qu'il considère comme un jeu sans règles.

09. Lloyd aime les femmes et malgré sa réputation de salaud inscrite au fer rouge sur la peau, elles l'ont toujours aimé en retour. A l'adolescence, il a surtout aimé les collectionner, les expérimenter, les briser aussi, sans même tout à fait essayer. Dans son monde, baiser est une formalité, une façon plus évoluée de se serrer la pince et il s'est souvent entiché de nanas comme lui, dominantes, indomptables (croient-elles), belles et vénéneuses. Il appréciait leur contrat tacite, du plaisir et rien d'autre, cette façon de se donner sans devoir forcer la parade nuptiale et leur expérience qui ne le frustrait pas, lui l'insatiable. Mais Lloyd, mu par l'ennui, par un esprit sinueux et d'une intelligence redoutable, presque macabre, il a souvent appâté les filles gentilles, sans problèmes, les petites bêcheuses trop bien pour toi qui l'excitaient dans leur façon de ne pas réaliser l'érotisme qu'elles dégageaient. Et pour le challenge qu'elles représentaient. Détrousser ces filles de rien, leur offrir un eden au goût d'éternité, se glisser dans des habits princiers, dans un costume de comédie sentimentale pour mieux reprendre ses cartes une fois lassé fut l'un de ses plus grands plaisirs. Car Lloyd se rêve en Pygmalion, il se plaît à tout déconstruire, à froisser, à brouiller, à détruire pour reconstruire sur des braises une femme à sa hauteur. Ce sont sans doute ces biches égarées, mourant sous ses balles, qui imprègnent le mieux son palpitant capricieux. Ce n'est pas de l'amour, pourtant, pas tout à fait, c'est le contentement du chasseur, la satisfaction de l'artiste, la beauté de la douleur qui l'émeut. Ces victimes là sont légion et Lloyd oublie souvent le mal qu'il a pu leur causer, lui qui ne retient que sa propre tendresse nostalgique à leur égard, comme un chat attaché à la souris décapitée entre ses pattes. Il n'a pas voulu la tuer, seulement s'amuser et pourtant... elle est morte. Lui, c'est la même chose, celles qui cherchent entre ses bras l'aventure la trouvent mais parfois à leurs dépends. C'est le cas de cette petite godiche de Southampton, qu'il a recroisée au détour d'une promenade au bras de sa charmante fiancée. Lloyd ignore son nom et ne se souvient que très vaguement de leurs incartades. Il sait qu'elle se montrait attirée par son physique de beau garçon et sa décontraction à toute épreuve et qu'il ne daignait pas la regarder parce qu'elle ne dégageait rien. Une fille banale pour une ville banale. Mais dotée d'une amie canon, ce qui lui valut une invitation à l'une de ses soirées très privées où elle joua sans doute son rôle de tapisserie. Peu importe. Lloyd finit par lui propose de la cocaïne parce que sa copine plus jolie refuse et son côté aventureux lui offre un droit d'entrée dans son cercle d'intimes, puis le full package. Les affres de la passion, même si ce n'est que du sexe sous substances en soirée, qui font vriller cette pauvre petite qui accepte tout de lui, s'enfonce dans un monde trop sombre pour elle et reste, malgré tout. Malgré lui et sa négligence tranquille ou, plus retorse encore, sa façon de la rattraper lorsqu'elle entend s'éloigner pour de bon en lui offrant les déclarations enflammées qu'elle espère de lui ou cette façon particulière de lui faire l'amour au lieu de simplement la baiser comme les autres. Mais Lloyd s'est lassé, a découvert l'université et un nouveau niveau sur l'échelle du sulfureux et elle en a eu le coeur brisé de la force des premiers amours que l'on imagine indétrônables. Elle s'est enfoncée même sans lui, jusqu'à l'overdose, jusqu'à l'ombre insidieuse de la dépression et l'extinction de la plus faible lueur dans ses opales dévalées. Même ainsi, même le nez dans la déchéance qu'il a causée, Lloyd se montre serein. Il a même le toupet de la trouver belle, son oeuvre, et de ne pas réaliser sa cruauté. Parce qu'il a grandi, Lloyd. A presque trente ans, même la plus délicieuse des distractions perd de sa saveur et il ne cherche plus à se jouer des femmes, dans des scénarios élaborés maintes fois répétés. Il a tout connu, tout goûté, et se contente du seul plaisir charnel.

10. Derrière une façade lisse, affable et reluisante, Lloyd est un homme plus sinueux qu'on l'imagine, lucide sur sa condition, torturé par une vie ôtée qu'il s'échine à oublier et profondément lassé de tout posséder sans avoir à se battre pour l'obtenir. Oui, Lloyd ressent une profonde lassitude pour son existence et une vie qu'il considère comme acquise d'emblée. Il sait que quoi qu'il accomplisse, il n'est jamais parti d'assez bas pour que son mérite soit intégralement reconnu et c'est un sentiment d'injustice de privilégié qui le taraude sans qu'il ne l'exprime, conscient que le spleen des élites riches et glorieuses n'attire pas nécessairement une vive empathie... Mais la facilité constante amène le déplaisir, l'indifférence la plus pure et même une forme sournoise d'insatisfaction, de dépression. Si Lloyd apprécie les avantages de son rang, il est parfois irrité que la simple évocation de son nom lui déroule le tapis rouge de nombreuses portes, quand il ne les doit pas à son physique ou à sa fortune colossale. Souvent, il aimerait pouvoir faire table rase et construire un empire à la seule sueur de son front, grâce à son talent. Seulement son talent. Et par dessus tout, Lloyd aimerait se libérer de son carcan afin de guider sa vie comme il l'entend. Envoyer se faire foutre ces politiciens à la con et son enfoiré de père pour se consacrer à sa véritable passion : le cinéma. Bien entendu, William a raillé toute sa vie sa connivence envers une activité aussi ridicule, tout juste bonne pour son frère, et il a très vite oublié son désir d'écrire et de réaliser, n'utilisant sa caméra hors de prix que dans la discrétion la plus totale. Il gâche sans doute son talent mais ne le réalise qu'inconsciemment, aveuglé par l'ambition et soif de domination qui coule dans les veines de sa famille depuis des générations.

vrac. Lloyd n'a plus jamais touché le volant depuis l'Incident et s'offre les services d'un chauffeur.  → Il voue une certaine admiration aux années vingt, la période de la prohibition. Cole Porter, le jazz, Hemingway et les Fitzgerald n'ont aucun secrets pour lui. S'il pouvait choisir une époque dans laquelle évoluer, ce serait celle-ci : élégante et insouciante. Amateur de la génération perdue, il aurait aimé vivre dans les années 20 parce qu'il se sent proche de la frivolité de cette période ainsi que du spleen né de la vacuité d'existences festives qui étreint les héros. → Lloyd ne consomme aucun aliment sucré. Il déteste cette nourriture écoeurante depuis sa plus tendre enfance et la simple odeur de pâtisseries l'incommode. C'est la raison pour laquelle Bethany ne manque jamais de cuisiner nombre de gâteaux sucrés à en crever, dont les effluves repoussantes flottent longuement dans toutes les pièces de leur imposante demeure. → Bien qu'il soit toujours entouré et se plie avec aisance aux événements mondains, Lloyd est au fond un profond solitaire : il n'estime pas particulièrement l'espèce humaine en règle générale et ses proches. A leur compagnie souvent pataude, il préfère celle de son esprit subtil aux pensées moins affligeantes. Vous comprendrez donc aisément qu'il n'a que très peu d'amis ou de connaissances qu'il apprécie véritablement. Si quelqu'un lui plaît sincèrement, c'est que cette personne possède une grande valeur. → Il sait mentir à la perfection bien qu'il ne s'y essaye pas spécialement. Lloyd pense d'ailleurs que l'on révèle davantage de soi-même dans un mensonge élaboré qu'à l'aide d'une vérité banale. → C'est un homme méfiant et profondément secret. Il n'accorde sa confiance à personne et ne se livre pas facilement, estimant que cette faiblesse est une arme affûtée pour quiconque souhaite nuire. Détaché de tout, il paraît insensible et dénué de tout sentiments. Ce n'est pas le cas, Lloyd a simplement appris très tôt à ne jamais les écouter, sachant qu'il ne s'en porterait que bien mieux. En apparence, l'on peut affirmer que ça fonctionne même si en réalité, sa vie est moins idyllique qu'elle n'y paraît. → Lloyd fume énormément, c'est sa façon à lui de se détendre dans une journée bien remplie. Avant, il consommait de temps à autres de la drogue, sans que cela ne soit une addiction (du moins, c'est ce qu'il se plaît à fanfaronner) mais il a stoppé après le soir où tout a basculé. → Il a reçu une éducation complète de rigueur et peut charmer aisément à l'aide de ses manières policées de gentleman, sa culture pointue ou ses talents. Il ne s'en prive jamais d'ailleurs mais ses allures de gentil garçon ne sont que du vent, de la poudre aux yeux pour charmer les filles récalcitrantes et vendre une image bcbg de minet propre sur lui qu'il n'est pas.  → Comme l'ensemble de sa génération, Lloyd est blasé, désenchanté même. Il s'ennuie de tout, se lasse d'un rien et comprend que l'argent ne change pas la donne. Désireux de pousser le vice de plus ou plus loin pour s'extirper du carcan désintéressé qui est le sien, il a tendance à rechercher l'impossible. Si ses limites ont été redéfinies depuis son entrée dans la vie publique, il peine à ne pas les dépasser et doute parvenir à se ranger un jour, parce qu'il vit une existence illusoire, dénuée de but. → Brillant et mondain en société, il fait office de bon parti idéal, celui que les ancêtres des galas de charité rêvent de voir au bras de leur pimpantes petites filles. Charmeur et affable, en privé il est nettement plus abrasif, cynique, mordant et... parfois même, vulgaire. → Si Lloyd ne tarit pas de sourires sarcastiques à souhait, il est extrêmement rare de l'entendre rire. Ce mécanisme pourtant naturel chez le commun des mortels semble lui échapper totalement. A moins qu'il n'ait aucun humour autre que celui qui, corrosif et acide, ne fait rire personne. Cette éventualité est très probable. → Lloyd a longtemps tenu un carnet où il notait scrupuleusement des détails sur ses conquêtes et il est fort probable qu'il recommence prochainement, l'ennui le guettant.  →  Il parle français, entre autres, après un échange universitaire d'un an dans la capitale française. Si à ses yeux rien n'atteindra jamais la perfection des Etats-Unis d'Amérique, il a entrepris à cette occasion un périple européen, comme tout bon aristocrate du dix-huitième siècle qui se respecte. Outre Paris, il a également vécu à Londres où il a longuement apprivoisé la bourse. → Lloyd pratique l'escrime depuis de longues années. Souple, agile et leste, il est connu pour son style provocant et offensif. Le fair play ? Loin d'être sa vertu première.
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MessageSujet: Re: political animal (lloyd)   political animal (lloyd) EmptySam 29 Avr - 9:30

La vie estudiantine de Lloyd s'apparentait à une fête perpétuelle. Une frénésie de sensations, de couleurs vives, de musiques assourdissantes et de corps nus emmêlés dans une valse entêtante dont l'unique but était de le divertir, quand bien même ce fut vain. Il ne demandait rien de plus que consommer jusqu'à se consumer, tromper l'ennui et la lassitude d'un gosse de riche désabusé, conscient qu'en possédant tout, trop vite, on perdait la valeur des choses et pire, leur saveur. Si la fadeur de sa vie venait souvent le frapper comme un boomerang, Lloyd s'y enfonçait encore et toujours, se hissant jusqu'aux exigences familiales les plus retorses pour les dépasser sans effort, au lieu de les remettre en question. Plein aux as, il méprisait pourtant l'argent et comprenait qu'il n'était un moteur que pour la plèbe, un placebo juste bon à les abrutir, une carotte inaccessible tendue à l'infini pour les voir courir toujours plus. Lloyd le savait avec une lucidité glaçante : l'opulence ne lui suffit pas. Il n'est pas plus heureux de tout pouvoir, de tout avoir, d'être enfermé dans le premier niveau d'un jeu vidéo pour demeurés. Derrière ses allures policées de gendre idéal, Lloyd était un insatisfait notoire, qui désirait profondément quelque chose sans pour autant comprendre ce qui lui manquait. Que pouvait-il tant désirer, alors qu'il possédait tout ? Il l'ignorait mais devinait que la réponse n'était définitivement pas le pouvoir, chimère que sa famille dévorait avec une avidité sans pareille, lui comme les autres. Réfléchi, le fils prodige était souvent étreint de ce spleen fitzgeraldien, celui d'une génération perdue gorgée de frivolités et qui, derrière les sourires éclatants, souffrait d'un spleen noyé sur une superficialité que personne ne comprenait. Il s'était longtemps ennuyé à Washington, puis sur les bancs de disciplines où il excellait sans effort, multipliant les excès pour se hisser hors de ce carcan désintéressé et désenchanté qui était le sien. Mais depuis quelques temps, Lloyd Sterling se sentait différent. Détrompez-vous, il demeurait caustique, arrogant et parfaitement méprisant envers ceux qu'il n'estimait pas mais sentait le vide originel en lui se combler peu en peu grâce à la présence surprenante... d'autrui. Une femme, plus précisément, qui avait le toupet de lui plaire autant qu'elle déplaisait à son paternel, petite victoire personnelle. Lui qui se vantait de n'être jamais tombé amoureux, trop lucide pour cela, bien supérieur à ces passions vaines et illusoires modifiait légèrement sa trajectoire au contact d'une conquête qu'il avait pourtant fréquentée dans un but initialement bien moins louable. Cela dit, Lloyd Sterling restant Lloyd Sterling, hors de question pour lui de manquer la fête démentielle suivant la remise des diplômes (bien que cela ne fut pas la sienne), organisée par une société secrète élitiste et exclusive.
Bon gré, mal gré, Leonard suivit son frère cadet pour une soirée de débauche qui s'annonçait épique. « Hé vieux, viens par là ! » lança la voix traînante, partiellement défoncée, de Monty Montgomery, connu pour être le plus gros baiseur du campus et, quand il ne se montrait pas (trop) irritant, ce qui se rapprochait d'un meilleur pote. Dans la définition communément acceptée par Lloyd, c'est à dire un homme intelligent, assez pour converser, pas suffisamment pour vous faire de l'ombre, partageant nombre de vos passions avec qui dépenser des sommes indécentes, refaire le monde et lever des filles sublimes tout en s'assurant les plus jolies. Bien entendu, l'ami en question se doit d'être vous mais en moins bien et de ne jamais pousser à la confidence, car la confiance absolue de Lloyd ne saurait être acquise. « Tu vois cette bombe slave, là-bas ? C'est la fille de la gouvernante de Saul, paraît qu'elle est open-bar et elle te bouffe des yeux depuis le début de la soirée si tu vois ce que je veux dire... » S'il voyait ? Comment l'ignorer ? Monty n'était pas connu pour sa subtilité, loin de là. Déjà las d'être tombé sur lui, Lloyd chercha son frère des yeux mais, ne le trouvant pas, prit soin de terminer un excellent bourbon avant d'hausser un sourcil circonspect en direction de ladite bombe, puis de Monty. Non, définitivement pas intéressé. Pas parce que la slave en question n'était pas bonne, loin de là, plutôt parce que Lloyd fréquentait déjà quelqu'un et que pour la première fois de son existence, il s'en satisfaisait amplement. Mais ça, personne ne devait le savoir : aux yeux du monde, elle et lui n'avaient été qu'une amourette de passage, inconséquente, jetée aux oubliettes par ses soins dès qu'il eut le loisir de la savourer sous tous les angles et partout. La faute à Eleanor Sterling, évidemment, qui n'estimait pas la jeune femme digne de leur prestigieuse dynastie. « Plutôt bonne, je te l'accorde. Mais sérieusement, mate un peu sa gueule, elle ressemble à vaguement à un faux picasso dont personne ne voudrait. Je n'ai manifestement pas assez bu pour imaginer ma queue au fond de sa gorge sans avoir envie de rendre mon dîner. Mais vas-y toi, si elle accepte d'abaisser ses standards ça peut marcher. » lança-t-il, goguenard et condescendant, avant d'offrir une bourrade à l'épaule de Monty pour le congédier. Lloyd enchaîna les verres, les rails, les conversations aussi vides les unes que les autres et se surprit à consulter plusieurs fois sa Rolex, ce qui ne lui arrivait jamais. Il finit étrangement la soirée en compagnie de Leonard, assez soûl pour omettre l'évidence : en-dehors de liens de sang indéniables, ils n'avaient aucun fichu point commun. Rien, que dalle, hormis une relation conflictuelle avec le patriarche. C'est au moment de prendre le volant que Lloyd se souvint du pourquoi il évitait son frère comme la peste : il était profondément ennuyeux. Un rabat-joie qui refusait de le laisser conduire parce qu'il avait trop bu. Pardon ? Il était un putain de pilote, parce que rien ne lui échappait. Lloyd, c'était l'enfant prodige sur qui la vie coulait indolemment, sans l'entacher. Tout ce qu'il touchait se transformait en or et aucun talent ne lui résistait bien longtemps, lui permettant de supplanter son frère en tout, de l'écraser littéralement... sauf lorsqu'il s'agissait du piano, un instrument qui ne lui résistait pas mais n'offrait à sa pratique que l'ombre de la virtuosité de Leonard. Si cela l'agaçait ? Immensément bien qu'il sût que, dans sa grande mansuétude, il était normal et même sain de laisser au pauvre Leonard un maigre avantage. Même lorsque celui-ci jouait au grand frère mature, comme à cet instant.
Il ignora donc volontairement les suppliques de Leonard pour mieux pénétrer à l'intérieur de sa luxueuse Bentley. « Bon, tu montes ou tu comptes rester comme un con sur le bord de la route ? » siffla Lloyd de son arrogance habituelle avant de faire ronfler le moteur, comme pour appuyer ses dires : il n'aurait aucun scrupule à l'abandonner ici. Il entendit Leonard pester mais il finit par obtempérer et Lloyd démarra sur les chapeaux de roue. Rien de plus grisant que la vitesse, estimait-il. Même quand il était trop ivre pour posséder l'entièreté de ses réflexes, même lorsqu'il voyait flou et même lorsqu'un putain d'animal décida de se jeter sous ses roues. L'impact fut aussi déroutant que violent et il réagit trop tard, braquant furieusement pour venir s'écraser contre un arbre, le souffle coupé. « Merde, merde, merde, putain, merde ! » pesta-t-il, matérialiste devant l'éternel en sortant de la voiture pour en admirer les dégâts, irréversibles. Elle était fichue. C'est le cri de Leonard, à glacer le sang, qui l'alarma et lui fit river un regard glacial au sol, où devait encore traîner le sanglier, le cerf ou n'importe quel gibier qui avait ruiné son sacro-saint bolide. Ou plutôt, la jeune femme. Elle gisait sur la route, sa jambe droite composant un angle singulier avec le reste de son corps tandis que sa tête avait explosé comme une pastèque trop mûre. Il fallut de longues secondes à Lloyd pour ingérer l'horreur et la tragédie qui se jouait devant ses yeux mais lorsqu'il le fit, jamais il ne dessoûla aussi rapidement. Frappé par l'inéluctabilité de la situation, incapable d'esquisser un geste ou de réfléchir, le grand Lloyd Sterling ne ressemblait ni à un gendre idéal, ni à un orateur talentueux et encore moins à l'illustre rejeton de ce que l'Amérique produit de plus rentable. Une onde électrique, glaciale, qui avait l'odeur de la peur et du dégoût le traversa de part et en part et il sentit ses jambes menacer de rompre sous son corps, sous le choc. Assommé. Il était assommé, le coeur en étau et la cervelle déchirée de part en part par les conséquences de son insouciance. Figé, tétanisé, c'est son corps le rappela à lui, lui soulevant les tripes jusqu'à ce qu'il vomisse la tragédie de son existence, la vie brisée à ses pieds et ses rêves envolés. Sous le choc, incapable d'agir avec discernement ou bien d'agir tout court, Lloyd se laissa guider par Leonard, pour la première fois de son existence. Tremblant, il l'écouta appeler leur père et ensuite, il écouta ce dernier, incapable de tenir tête à quiconque, incapable de s'exprimer, derrière la sécheresse de sa voix et celle, toute aussi aride, de sa poitrine. Autoritaire, impérieux, d'un calme glaçant, William Sterling ne semblait ni perturbé et encore moins concerné par la vie volée au coeur de sa jeunesse. « Nous avons tout arrangé. Lloyd, laisse Edgar te reconduire à la fête et prétends t'amuser. Leonard et moi allons régler ce léger contre-temps de façon réfléchie. » C'est un regard hagard qu'il adressa à son père, sincèrement bouleversé, loin de sa superbe prestance habituelle. « Mais père... je l'ai tuée. » Il allait poursuivre piteusement mais William Sterling lui coupa la parole sans appel, en déposant une poigne ferme sur son épaule. « Non mon garçon. Tu n'as jamais été là. C'est Leonard qui n'a pas vu à temps cette demoiselle et s'est montré imprudent. Mais il n'a pas beaucoup bu, c'est un jeune homme de bonne famille, il s'en sortira. Il est temps pour lui de protéger les intérêts de sa famille au lieu de n'être qu'une cuisante déception. » Rien ne montrait que le grand William Sterling éprouvait une quelconque compassion. Ni pour cette jeune femme aux organes répandus sur le macadam, ni pour un gosse inconscient qui venait de perdre quelque chose sur cette route et encore moins pour son fils aîné, sacrifié sur l'autel de la réussite. Lloyd était promis à un avenir brillant là où son frère ne possédait rien de l'ambition de sa famille, c'était donc à lui de payer les pots cassés. C'est Leonard qui guida son frère jusqu'à la berline d'Edgar et lui promit que tout irait bien, en lui offrant une accolade, geste duquel ils n'étaient pas coutumiers. Son père lui recommanda de se détendre comme si son rejeton était angoissé par un examen, et Lloyd ne desserra pas la mâchoire, incapable de jouer cette comédie grotesque avec laquelle il apprendra pourtant à composer, le temps aidant. Dans la voiture qui le reconduisait à la soirée, il tenta vainement de la contacter, elle, la seule capable de l'apaiser. Il savait pourtant qu'elle ne décrocherait pas. Elle devait dormir et même éveillée, son orgueil l'empêcherait de prendre son appel. Elle l'avait supplié de ne pas se rendre à cette soirée qui s'annonçait triste à mourir. Elle avait sorti le grand jeu pour l'en empêcher, promis des merveilles grivoises puis usé de cette même arme comme chantage. Mais Lloyd, comme elle, se montrait intraitable et n'avait pas cédé à son caprice. En échange, même si elle en mourait d'envie, il savait qu'elle ne prendrait pas son appel, aussi important fut-il. C'était une lionne, féroce et têtue, mais devant le poids qui affaissait sa stature enviable, il insista. Il tenta une, trois, huit fois sans jamais se résoudre à laisser un message sur son répondeur. Que pourrait-il lui dire ? Salut, j'ai tué quelqu'un et j'ai besoin d'entendre ta voix ? Alors il raccrocha, contraignit les traits de son visage à n'afficher que son insolente décontraction habituelle jusqu'à ce qu'il y croie lui-même et porta son coeur trop lourd jusqu'à la fin de la soirée. C'est sans doute ce soir-là qu'il perdit définitivement une partie de lui-même, le minuscule morceau d'âme qui l'empêchait de devenir comme son père : froid, calculateur et insensible à tout, jusqu'à la souffrance d'autrui.


Dernière édition par Lloyd Sterling le Sam 29 Avr - 12:07, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: political animal (lloyd)   political animal (lloyd) EmptySam 29 Avr - 9:40

J'adore tout ce que je lis, et Sam en animal politique, comment dire que mon cœur vibre political animal (lloyd) 1112860255 political animal (lloyd) 3672583530
bienvenue parmi nous political animal (lloyd) 3991786905 political animal (lloyd) 3991786905
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MessageSujet: Re: political animal (lloyd)   political animal (lloyd) EmptySam 29 Avr - 10:14

j'adooooore le début de ta présentation I love you
Bienvenue parmi nous. political animal (lloyd) 494631660
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MessageSujet: Re: political animal (lloyd)   political animal (lloyd) EmptySam 29 Avr - 11:27

merci political animal (lloyd) 4100570521 political animal (lloyd) 4100570521
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MessageSujet: Re: political animal (lloyd)   political animal (lloyd) EmptySam 29 Avr - 12:07

Cette fiche, mais alors cette fiche.. political animal (lloyd) 2085988089
L'histoire est tout bonnement géniale, j'adore ton style. political animal (lloyd) 2474566299 je te valide avec grand plaisir et j'ai hâte de voir Lloyd évoluer dans le jeu. political animal (lloyd) 1705480918 political animal (lloyd) 494631660
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MessageSujet: Re: political animal (lloyd)   political animal (lloyd) EmptySam 29 Avr - 12:19

aaaaaaah je suis validée, c'est merveilleux, je suis joie, merci merci merci. political animal (lloyd) 3642780913 political animal (lloyd) 3642780913
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