- we come to life [r/stanislas]

Elle raccroche le téléphone avec une moue radicale, qui prouve son état d'âme. Négocier des contrats avec son agent n'est pas ce qu'elle avait espéré obtenir en le prenant. La ballerine préférait nettement quand elle pouvait prendre ses décisions par elle-même sans qu'un enfoiré incompétent ne vient lui dicter comment agir et ce que - visiblement - la meilleure décision à prendre est. Non, parce que Savie est clairement capable de prendre soin d'elle, de savoir ce qu'est une fraude, ou ce qui est légitime. Ce n'est plus une gamine. Plus maintenant. D'ailleurs, elle ne redeviendrait jamais cette douce enfant innocente - à moins que les machines à remonter le temps existent, et même encore, elle ne retournerait à une époque de sa vie qu'elle qualifie d'insupportable. Elle soupire, souffle de l'air qui remplit - de trop - ses poumons. Elle n'a pas le temps pour ses sottises, de laisser son esprit divaguer vers des eaux dangereuses et lointaines. Un problème à la fois Savie, récite-elle calmement dans ses pensées un mantra. Un seul regard sur l'heure provoque un râlement profond de sa gorge. Elle est en retard. Sa première journée de boulot et elle est en retard. Quel professionnalisme! La brunette ferme les yeux et prend une grande - très très grande - inspiration avant de ne pas se remettre sur son habillement. Une robe au col montant gris sans manche, de longues bottes au genou en suède noir - style escarpins - et les cheveux sur ses épaules finissent la préparation fort longue de cette première journée. Si sa tenue est magnifique, parfaite pour le job, son visage arbore un air de fatigue qu'elle a réussi à dissimuler sous du fond de teint et du correcteur - non sans difficulté. [...] Savie Schuyler gare sa voiture sur les lieux du rendez-vous que lui a fourni son patron. Le Botel est un endroit très chic où plusieurs événements se déroulent. Ça ne surprend donc aucunement la brune de se retrouver dans ce lieu. L'hôtel, en plus d'avoir cinq étoiles, est somptueux. De quoi rendre n'importe quelle fille dingue d'obtenir une suite dans ce fabuleux endroit. L'admiratrice d'arts classiques manque jubiler sous le plafond décoré de peintures d'anges et son intérieur décoré dans un style digne de rois et reines. Sa fascination prend fin lorsque son prénom n'est interpellé par nul autre que celui dont les yeux hantent encore ses nuits. Stanislas se tient devant elle dans une tenue qui la rend ridicule. Son apparence soignée - bien qu'elle perçoive une barbe un peu négligée qui n'aide pas son cas hop, dans le dossier des fantasmes de nuit - et sa stature lui rappellent les statuts de Grecs. Bien qu'eux soient complètement nus, Savie n'a aucune difficulté à s'imaginer le corps d’Apollon de Stanislas. « Oui patron, j'arrive. » Elle chantonne d'une voix mielleuse et innocente. Un jeu qu'elle ne cesse de jouer pour son propre plaisir en compagnie de cet homme. Si elle a obtenu ce job - d'une complète surprise par ailleurs - c'est certainement grâce à son physique ou ses yeux de chien battus perfectionner avec les années « Désolé, je ne suis pas habituée à voir de tels endroits. » Un vague sourire accompagne sa voix. « Mais, euhm, pourquoi m'avez-vous demandé de venir ici? » Car à vrai dire, elle ignorait le pourquoi.