bébé, sucre

naked w/ tulips

Les 5 règles du bon Sugar Baby,
par Bridget Parker
1// trouver un autre prénom, n'importe lequel mais pas celui-là. Pas celui donné par ta mère, pas celui que tu portes à longueur de journée. Il ne faut pas tu aimes trop le prénom que tu prendras, car ça te brisera le cœur quand tu le saliras par mégarde. 2// tes mensonges doivent être minces, proches de la réalité. Tu ne dois pas mentir sur tes capacités, car il est impossible que ça ne finisse pas par se savoir. Tu peux inventer un lieu de naissance plus riche que le tien, ou une histoire plus triste que celle que tu as vécu. Il faut être habile, et s'en tenir à une histoire. 3// il faut que tu trouves le bon équilibre en une relation basée sur une aide financière, et une entente qui dérive bien souvent. Ce n'est pas parce qu'il embrasse bien, qu'il est encore beau malgré les années qu'il faut oublier pourquoi tu es là. Ne tombe jamais amoureuse, et ne le voit pas simplement pour récupérer l'argent. 4// tu ne dois pas te monnayer à bas prix. Ce n'est pas parce que tu te penses moins jolie qu'une autre, moins alerte et savante que tu vaux moins. Tu dois connaître ta valeur, la faire savoir à l'autre. Tu dois être choyée. 5// il ne faut pas se sentir redevable. Si la relation devient malsaine, te déplait il faut s'en sortir et ne pas regarder en arrière.

Un portrait chinois,
par Bridget Parker
Les fleurs// la tulipe, car ce sont celles de ma mère. Il y en avait partout aux fenêtre de l'appartement, et encore plus sur le balcon. Les boissons// uniquement de l'eau, jamais un soda. Et pour l'alcool, je bannis la plupart des cocktails et préfère le vin blanc. Les matins// toujours très matinale, je ne manque jamais les premières lueurs du soleil. Je dors peu alors, mais je préfère avoir du temps pour moi quand tout le monde dort. Les repas// ils sont frugaux quand je suis seule, et se changent en luxe et miracles quand je suis accompagnée. D'ordinaire, de simples choses me suffisent, mais personne ne sait dire non à un plat bordé d'or, coulé d'argent offert. Les livres// j'en ai toujours un sur moi, et je les dévore sans condition. En langue originale quand il s'agit du français et de l'italien, et je me contente de l'anglais pour les autres. Aucun ne sont du même style, et je crois n'avoir aucune préférence. Les habitudes// sont communes à celles des autres, je me cale presque sur les autres pour choisir les miennes. Je vis en même temps de tant de personnes que je finis par les adopter : le dernier homme en date me laissait à chacun de nos rendez-vous un peu plus de sa manie de recroqueviller sa main sur son visage en fumant. D'autres m'ont laisser une manière de faire le café, ou des tics de langage que j'aimerais éradiquer. Les folies// ne sont pas rares, surtout dans un métier comme le mien. Elles viennent d'eux, bien souvent : des habits plus chers que le loyer de certains palaces offert pour un sourire, une simple oreille attentive. L'argent// il m'est impossible de tout dépenser. Ce n'est même pas de ma poche que je loge. J'en garde une grande partie pour un futur incertain, et le reste me sert à faire de mon quotidien une eau confortable dans laquelle je ne pourrais pas me noyer. Le look// à force de se faire offrir des choses, on finit par avoir une très nette idée de ce qui nous plait, ou nous fait vomir. C'est grâce au raté des hommes que j'ai construit un look auquel je ne déroge pas. Les passions// je n'ai jamais vraiment eu de mec, si on oublie ce que l'adolescence fait faire, fait dire. J'en invente toujours pour les autres, je maquille des malentendus.

Les petits mensonges,
par Bridget Parker
L'âge// j'ai commencé à être une sugar baby à l'âge de dix-sept ans, alors je ne disais pas vraiment l'âge que j'avais. Je mentais d'un an, je restais évasive. Même si au début, ce n'était pas grand chose. Juste m'enfuir devant l'homme que je voyais m'attendre, et retourner dans le calme des cours magistraux. Le prénom// c'est essentiel, de ne pas dire le sien. C'est trop personnel, c'est donner trop de soi. Je dis souvent Daphné, Pansy, et même Ginny une fois. Ils viennent de Harry Potter, c'est presque ridicule à force, mais je fais comme ça. Ca aide à ne pas culpabiliser. Les sentiments// On ment souvent, je mens souvent sur ça. On feint des millions de chose, et je crois que je suis jamais sincère sur ce point avec ceux que je côtoie. Je dis que j'apprécie une conversation quand je préférais m'enfuir, et ce même quand je parle juste avec ma mère. Les intérêts// on prétend qu'on aime quelque chose pour le plaisir des autres, on se passionne pour le golf car celui qu'on rencontre est sur un terrain de golf sur sa photo de profil. On finit par le faire avec tout le monde. Des petits détails// à force de mentir vingt fois, on ment pour un rien. Sur ce que l'on a fait hier, alors que ce n'était rien d'autre que des plats à emporté devant un film. Sur ce qu'on veut faire, même si ça n'a aucune importance.

Les faits surprenants,
par Bridget Parker
Ma mère// c'est avec elle que j'ai vécu le plus longtemps. On vivait dans un appartement avec un balcon, parmi tant d'autres : la vue était belle, je m'en souviens encore. On mettait de jolis tapis sur le sol pour cacher la marque des inattentions des précédents locataires. Lui// il n'est pas resté longtemps avec nous, il est parti quand j'avais cinq ans. Ils croyaient qu'un enfant allaient les faire s'aimer, mais évidement que c'est faux. Il est parti, et je ne sais plus vraiment à quoi il ressemble. Je n'en ai rien à faire. Le cinéma// c'est à cause de ma mère que j'aime autant ça. Elle me faisait regarder les vieux films au lieu de bosser mes mathématiques, et je tombais amoureuse de chaque acteur et actrice que je voyais. La littérature// ça, c'est moi toute seule. J'ai découvert les livres en comprenant que certains films en provenaient. Et parfois, ça fait mal au cœur de se dire que le film qu'on aime tant est une triste copie : tant que j'aurais pu finir par détester les mots. L'enfer// depuis petite, je suis venue à une définition très personnelle de l'enfer. J'ai toujours vu ça comme une pièce vide, avec de grandes fenêtres et personne à qui parler. Rien à faire, pendant des semaines. Aujourd'hui, c'est tout différent : ce sont de petites fenêtres, et c'est noir de monde. Des mots partout, les autres partout.