I WAS BROKEN FROM A YOUNG AGE
TAKING MY SOUL INTO THE MASSES
WRITE DOWN MY POEMS FOR THE FEW
THAT LOOKED AT ME, TOOK TO ME, SHOOK TO ME, FEELING ME
SINGIN FROM HEART ACHE FROM THE PAIN
TAKE UP MY MESSAGE FROM THE VEINS
SPEAKING MY LESSON FROM THE BRAIN
SEEING THE BEAUTY TROUGH THE PAIN.
I - FAMILY.
(i.) le premier enfant. celui qu'on attendait pas totalement, mais qui était quand même un peu voulu au fond. la surprise arrivée un peu plus tôt que prévue, les projets qui se réalisent avec quelques mois, quelques années d'avance sur le programme prévu.
(ii.) bébés surprises avec des s parce qu'il y a pas un gosse, mais deux. jumeaux. miracle ou hasard ? un peu des deux. un garçon et une fille. la science dira hasard qui a fait que deux ovaires se trouvaient la,
eux ils disaient que les jumeaux, c'étaient leur petit miracle à eux.
(iii.) famille unie. pas beaucoup d'argent, mais ça leur suffisait pour être heureux, ça leur suffisait à eux quatre pour sourire et rire même quand ça allait pas trop. papa avant un travail, maman restait à la maison pour s'occuper des enfants et c'était très bien comme ça, quoiqu'un peu clicher sur les bords. tant pis, les clichés, c'est ce qui marche le mieux dans la vie.
(iv.) maximilien et rosalie. les jumeaux aux prénoms venus d'ailleurs. les inséparables. toujours collés ensembles pour le pire et le meilleur. les conneries qu'on pardonne trop facilement aux enfants, les sourires qui se ressemblent tellement qu'on aurait du mal à les distinguer s'il n'y avait que ça à regarder. ils sont beaux les jumeaux, à dormir encore l'un contre l'autre quand rien ne va et que tout semble s'écrouler autour d'eux.
(v.) c'est à la naissance de juliette, quelques années plus tard que ça a commencé à bloquer niveau argent. c'était plus aussi facile de gérer. ça a été un peu trop compliqué d'ailleurs. trois enfants. trois enfants que l'on doit tenir en bonne santé et a qui on doit tout donner. et pourtant papa et maman, ils ont toujours tout fait pour qu'ils manquent de rien, les enfants.
(vi.) faut croire que les gamins pas prévus, c'est la spécialité dans la famille.
max, qu'est ce que t'as fais encore comme connerie ? - j'ai mis une nana enceinte. la pilule a été compliquée à avaler. ça a été compliqué à digérer. ça a été compliqué à gérer pour lui du haut de ses dix-neuf ans. mais il l'a fait, il s'est accroché et il a assumé les conséquences de sa conneries profonde. qu'elle idée d'faire ça en étant bourré et sans se protéger. recette miracle. un bébé neuf mois plus tard. son bébé. sa princesse. sa petite mila. aussi belle que sa maman qui est partie il y a de ça plusieurs années. elle ne reviendra pas. il s'est fait à l'évidence. il a tourné la page. pas sûr qu'il l'aimait réellement, dans le fond. amour de jeunesse. amour éphémère. amour juvénile.
II - SUICIDE.
(vii.) tout a commencé quand papa a perdu son emploi. il n'avait que quinze à l'époque. trop jeune et pourtant déjà assez grand pour comprendre que papa et maman, ils allaient plus réussir à gérer financièrement parlant. max, il voyait bien, derrière les sourires et les rires, que ça n'allait pas. sans doute qu'il n'aurait pas dû se mêler de tout ça.
(viii.) la descente aux enfers a été longue et pénible. papa pleurait. papa buvait. papa restait avachis sur le canapé à regarder la télévision qui grésillait parce qu'elle était trop vieille. papa ne faisait plus rien. papa ne riait plus. personne ne se faisait d'illusions. les médecins ont rendu leur verdict. papa faisait une dépression.
(ix.) maman a commencé à bosser, parce qu'il fallait bien que quelqu'un le fasse. max, il voulait aussi, mais maman, elle ne voulait. elle voulait que son fils travail, oui, mais à l'école. trop jeune pour se tuer le corps à la tâche. il valait mieux qu'il fasse marcher son cerveau.
(x.) c'est lui qui l'a trouvé. un soir en rentrant plus tôt de l'école. deux ans plus tard. c'est lui qui a trouvé papa dans la baignoire d'eau glaciale, une boite de somnifères à la main. il n'a pas crié. il n'a pas pleuré. il a appelé les flics. et quand maman est rentrée, elle a pas compris pourquoi les flics étaient la. elle s'est précipitée vers son fils recroquevillé dans un coin du petit salon, avant de s'effondrer et de fondre en larmes aux mots des policiers.
(xi.) quand rosalie, elle a su, elle s'est juste blottie dans les bras de maximilien en silence, les larmes humidifiant le t-shirt de son double. et il n'a rien dit. il l'a serré contre lui en silence, caressant son dos avec douceur, comprenant bien que les mots étaient de trop. il a été là pour elle. tout comme il a du expliquer avec tact et douceur à la petite dernière que papa ne reviendrait jamais. qu'il était allé visiter les étoiles et qu'un jour, elle irait le retrouver. dans longtemps, le plus longtemps possible. il a gardé son calme, malgré la tempête dans son cerveau.
(xii.) il a endossé le rôle de père plus que celui de grand-frère. il a tout laissé tomber et il a cherché un job pour accuser le coup. parce qu'il ne pouvait pas laisser tomber. non. il fallait bien que quelqu'un reste debout pour aider les autres à se relever. alors il est resté bien droit sur ses jambes et il a pas dit grand chose. il a fait son deuil en silence. il s'est habillé en noir à l'enterrement et il a pleuré silencieusement durant de longues nuits glaciales, réchauffé par la haine qui se formait petit à petit dans son cœur.
III - STUDIES.
(xiii.) il n'a jamais été le meilleur à l'école, mais disons qu'il savait attirer le regard de ses différents instituteurs. tout petit déjà, les mathématiques n'avaient aucun secret pour lui alors qu'il pouvaient passer des heures à apprendre une poésie débile qu'il allait oublier dans la seconde suivant son passage au tableau pour la réciter.
(xiv.) maximilien, ce n'était pas un élément perturbateur comme on aime à le croire en l'observant pour la première fois. c'était juste le gamin assit au fond de la salle à regarder fixement le tableau tout en essayant de comprendre le charabia que son professeur y écrivait.
(xv.) sans doute qu'il se souviendra toujours de ce professeur de mathématiques. celui qui lui a parlé de ses capacités certaines, de sa facilité à manier les chiffres et les nombres - même de tête. c'est ce professeur la qui lui a parlé de demander une bourse pour continuer ses études. mais il a refusé. ça ne l'intéressait pas, de rester le cul posé sur une chaise à réfléchir au point de s'en cramer les neurones. il a préféré tout laisser tombé et aider sa famille plutôt que de penser à sa gueule et à son futur.
(xvi.) il savait bien que sa mère n'était pas d'accord pour qu'il arrête ses études. mais elle n'a rien dit. parce qu'elle savait bien qu'ils n'avaient pas le choix. ni maximilien, ni elle. et max, il l'a fait pour rosalie. pour juliette. pour sa sœur. pour elles. pour essayer de leur offrir ce qu'il y a de mieux malgré leur situation merdique. lui il a essayé de se battre. et il se bat toujours.
IV - REVENGE.
(xvii.) la haine, elle crame dans son cœur depuis bien trop d'années. et ça fait tout autant de temps qu'il cherche, qu'il se renseigne, qu'il note des noms et des entreprises de son écriture tremblante et trop serrée. ça fait des années que sa liste s'agrandit et que sa vengeance se met en place. ça fait des années qu'il ne veut qu'une chose, punir les personnes qu'il juge responsables du suicide de son père : les sterling.
(xviii.) maximilien, il ne supporte pas ces gens. tous ceux qui sont nés avec des cuillères en argent, en or, en diamant dans la bouche. ceux qui n'ont jamais connu la galère et qui se permettent d'enfoncer un peu plus ceux qui sont déjà dans la merde jusqu'au cou. max, il supporte pas les riches qui te regardent de haut et qui viennent rire en voyant tes fringues usées et tes chaussures qui ont plusieurs années. et c'est exactement ce genre de personnes qui ont provoqué la descente aux enfers de sa famille.
(xix.) sa vengeance porte le nom de wilhemia sterling. celle qui fait parler d'elle. c'est parfait. juste parfait, alors qu'il vient de se faire une place dans l'entreprise de la mère de famille. son plan se met doucement en place et les engrenages s'assemblent sans trop de mal. la vieille n'y voit qu'un gamin au physique qu'on retient et la gamine se content de cligner des yeux comme une biche perdue en osant espérer le séduire un tant soit peu. si seulement elles savaient qu'elles ne sont que des pièces dans un plan rodé depuis des années.
(xx.) il a été bien trop facile pour lui de séduire l'enfant. un verre payé au bar, un sourire du bout des lèvres et quelques regards appuyés ont suffi à la prendre dans sa toile. son emprise autour d'elle, il sait parfaitement comme se rendre désirable, comment la rendre accro, comment jouer avec elle pour qu'elle revienne à chaque fois. un jeu d'enfant. un jeu de manipulation qui pourrait bien se retourner contre lui-même.
V - OTHER.
(xxi.) il s'est fait tatouer pour la première fois alors qu'il avait à peine seize ans. un besoin. une envie. ses parents étaient pas au courant et quand le soir, il est revenu l'épaule presque entièrement tatouée, ses parents ont du s'y faire non sans quelques cris et quelques reproches.
(xxii.) il fume. tout le monde à la maison le sait, mais personne ne dit rien. maman n'a pas cherché à se battre, pas cette fois, elle a laissé l'entière responsabilité à son fils de se cramer les poumons de l'intérieur avec de la fumée goudronnée.
(xxiii.) il est croyant. on dirait pas trop comme ça parce qu'il va pas à l'église et tout ce bordel, mais il est persuadé que là-haut y'a quelqu'un qui s'amuse à l'observer et a mener sa vie. c'est l'destin et s'il faut qu'il termine par crever dans un caniveau, alors il terminera le corps transit par le froid.
(xxiv.) il dort seul. il dort jamais avec quelqu'un. il peut pas. y'a que sa jumelle qui peut se glisser silencieusement contre lui. mais les autres nana, non, jamais. il se barre toujours après avoir tiré son coup, il se perd dans la nuit et il rentre beaucoup trop tard.
(xxv.) il touche à la drogue de temps à autre. quand il en a l'occasion. quand on lui tend un joint en soirée. ça le fait planer et il se sent un peu mieux avant de revenir dans sa vie et dans son monde un peu merdique.